Les marionnettes de Tournai inspirent Edgard Tytgat
Cet article a été initialement publié dans Le Courrier de l'Escaut sous la plume de Jacky Legge. Nous le reproduisons ici avec l'aimable autorisation de l'auteur et du journal, dans le cadre de la collaboration que la Société Royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai entretient avec la presse locale pour la valorisation du patrimoine tournaisien.
→ Lire l'article original sur le site du Courrier de l'Escaut
Edgard Tytgat (Bruxelles 1879 – Woluwe-Saint-Lambert 1957) s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et devient un proche d'artistes tels Fernand Verhaegen ou Rik Wouters.
Il réalise ses premières gravures en 1907.
Durant la guerre 14-18, il se réfugie en Angleterre. À son retour, il s'installe à Woluwe-Saint-Lambert. Peintre et dessinateur, il développe une belle réputation dans des techniques telles la gravure, la lithographie et la xylographie.
Il est également réputé pour ses illustrations d'auteurs ou pour ses propres contes. "Son œuvre, qui exprime la joie de vivre et l'espièglerie, donne une interprétation malicieuse et poétique des thèmes bibliques, des sujets mythologiques ou des événements de la vie quotidienne. N'appartenant à aucun mouvement artistique, il fait figure de solitaire dans la peinture belge", peut-on lire sur le site du centre de la Gravure, La Louvière.

Lors du Salon du Cercle artistique de Tournai, en 1935, Edgard Tytgat présente deux œuvres inspirées des marionnettes traditionnelles tournaisiennes, les Poriginelles : "Groupe de marionnettes de Tournai : le Prince et la Princesse entourés du Roi, du Traître et de Jacques" et "Marionnette de Tournai : le Roi".
C'est sans doute chez George Grard (Tournai 1901 – Saint-Idesbald 1984), à Saint-Idesbald, qu'il découvre ces marionnettes à tringles. En effet, le sculpteur tournaisien remporte un concours organisé par la Ville pour une sculpture représentant les marionnettes tournaisiennes.
Une belle amitié lie les deux artistes comme l'indique l'huile sur toile, "Le sculpteur George Grard et le modèle, Saint-Idesbald, 1938". Il s'agit d'une scène qui montre le sculpteur en train de façonner une œuvre d'après un modèle féminin posant nu, dans son atelier reconnaissable avec le mur peint au bleu de méthylène afin d'éviter l'éblouissement par la lumière du soleil. Paul Delvaux s'inspirera aussi de l'atelier de Grard !